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Les ensorcelés

Deux bales bercées par un vent doux volent
Vers l’étrange ligne dorée du couchant.
L’appel est mélodieux, leurs âmes vibrent,
A la folie de leurs sens, elles se livrent.
Elles s’abreuvent des sucs chimériques,
Le chant de liberté, leur esclave.

Deux bales, bercées par un vent doux, violent
L’étrange ligne rouge tracée par le temps.
Un langage savoureux enflamme leurs coeurs
Voluptueusement enlacés malgré leurs peurs.
La couleur de leur douceur identique
Les débarrasse de toutes entraves.

Deux bales bercées par un vent doux veulent
Y croire aux heures des espoirs mourants,
Repus d’avoir trop attendu l’Amour.
La cour est courte, esprits fusionnés,
Moins de jeu de mots pour ces passionnés,
Car la survie est à l’ordre du jour.

Deux bales bercées par un vent doux veulent
Se fondre dans  les rayons crépusculaires,
Argus des dernières heures journalières,
Témoins d’un sublime feu retardataire.
Enfin profiter de ce bonheur infidèle
Qui quitte les uns pour les prendre sous ses ailes.

Deux bales bercées par un vent doux dansent ;
Les derniers rayons percent leurs fibres
Et engagent la régénérescence
D’une rare plénitude qui délivre
Les destins, otages d’infinies errances,
Pour cette vision nouvelle qu’elles découvrent !

Deux bales bercées par un vent doux lancent
Des clameurs, victorieuses d’années sombres,
Que plus jamais leur conscience ne nombre.
Fondues sous le soleil d’ultimes bombances,
Elles ont oublié amertume et indigence,
L’azur des deux bleus rassurant d’aucune ombre.

Deux bales bercées par un vent doux disent
A ceux qui avaient renoncé d’y croire.
De voir la force des pensées émises
D’un cœur sincère, l’ambition permise ;
Remise en surface d’échappatoire
Sans user de dague ni de pétoire !

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