Tout ce qui a été dit
Je suis à l’orée
Le chemin restant encore long
Et ces marques qui assiègent mon front
Résultent plus de ma promiscuité
Insulte pour les fards du système
Plaire au politiquement correct
Cataracte ou cécité de la vérité
J’ai osé dire vérité
Le temps au fil de fer coud mes lèvres
Mon désespoir a grandi
Ses courants violents m’encamisolent
Car du premier verre au dernier je n’ai cessé de nombriler
Mes yeux perchés aux collines couvertes d’un vert duvet
Le magma céleste brûle en guise de briller
Piller la semence des cultures en terre
La calciner et incinérer est la mission de l’enterreur
Parle-t-on des centenaires de dépendance
D’éventrement de nos traditions exclusion de nos langues tribales
Cabales occultismes obscurantismes cas crus pour mon Kamerún
Coptage sous l’amer dôme d’horizons opaques
De Aïe Joe les youyous
Nation de nymphettes yoyettes ou femmes de poigne frétillant dans la rue de Popaul
Télévision routes incontrôlable urbanisation véhicules congelés opposition en opposition
La raison ranimera-t-elle mon patriotisme sous l’arc-en-ciel factice du multipartisme
La cage est grande alors je tourne en rond depuis plus de deux cents saisons
Lunaisons et frictions salent la sauce au sang des martyrs
Dans un mutisme tutélaire des livres délivrent des Um Nyobe et Manga Bell
Afan et Minkio Mbamba qui parlera de Yetna Leba
Je les écris sans doute mal mais qui s’en offensera puisque nous ne sommes pas nous-mêmes
Nous avons le visage d’ailleurs comme héritage
Sans ermitage imite l’âge des vieilles terres embastillées
Que le courage
L’abnégation et la détermination ont délivrées
Nous avons le visage d’ailleurs comme héritage
Les pygmées sont plus grands et moins dupes adeptes de stupre
Nous partageons Saint Valentin Saint Sylvestre et Nativité avec faste
Moins d’élan pour le Ngondo le Mpo’o ou Mayi Mapam aux visages exotiques
Il y en a d’autres propres à l’Ouest au Sud Nord Centre et Est
Est-ce scission
Partouze lapsus partout les nantis sont des mantes homicides qui prospèrent
La ville change immeubles et cylindrées Tone Tonne et quelques pairs travaillent
Dans la plèbe bâille le gouffre des droits de l’homme
Nos libertés de la presse
Sion torture des lames affilées de Babylone
Et ils diront du frondeur qu’il est d’opposition
Parce que rien de poétique n’est venu à moi pour ce concours
Juste cette effusion d’une lacération mon œil par-dessus l’épaule
Parler de cinquantenaire de l’indifférence j’ai essayé
Dans toute mon indépendance !
© Paul Nwesla Biyong
texte déposé n°444P1A5