Emira

A la berge des divins réconforts,
Je recueille tes impressions naufragées.
De furieux reflux refusent ce corps
Sous le regard des nimbus enragés!

Ta peau, ta chair, ton cœur, tout lacérés!
Des flots d’amertume s’écoulent encore.
Bruyamment se brise une âme attristée
Par l’effet d’un aussi funeste sort.

Maudire toutes les poitrines perlées!
Maudire tous les fronts ensoleillés!
Maudire la confiance aux mentors!
Maudire aussi toutes ces mains sans cors!

Endors ta verve et vis sans pleurer!
Prie sans crier. Ris sans aimer. Diluer
Ses misères dans un contenant fort :
Un avenir vert sur un couchant d’or.

Sors ta pensée du jour enténébré!
Ta destinée, sucrée jusqu’à l’empyrée!
Redoute du doux chant des matamores
Singeant les matadors, sans mise à mort !

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