Ma cause

J’ai tellement rêvé
Quand les Autres en bavaient,
Traquant de palpables lots,
Moi, voué à la valeur des mots.

J’ai rêvé
Posséder ce que d’Autres avaient
Révélé en bêchant  de leurs mains
Ce vaste et pénible brise- reins.

Rêvé,
Mes yeux vers mes vœux, rivés,
Crevé d’envies de savoir
La langue et son vrai pouvoir.

Ma plume endolorie en cette aire brûlante
Attente aux plantes frêles et opulentes.
Car autour de moi peu de joies en rente
Ou en vente pour m’affranchir de l’épouvante.

Du corps et de l’esprit, j’ai choisi le plus fort.
Mais la faim du plus faible mène vite à la mort.

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