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Mes yeux pleuvent des vers salés

Mes yeux pleuvent des vers salés
Une effusion que nul ne peut sécher
Les rêves brisés d'une vie volée
Les figures courbées d'une plume, envolées.
Sans frapper, elle est entrée,
Cette mort qui nous a enténébrés


Mes yeux pleuvent des vers salés
A la vue de cette enveloppe dont la vie s'est évadée
Une rivière de larmes fait de mes joues son lit
Et mon esprit sombre dans une infinie mélancolie
Mes yeux pleuvent des vers salés…
Mes yeux pleuvent des vers salés.


Le cœur inondé d'amour
Nous pleurons encore et toujours
Tous nos compagnons d'armes
Dont l'âme s'estompe sans alarme
Ravalée par le Grand Néant affamé
Qui ne se rassasie point du nombre de trépassés


Je pleure seul sur les épitaphes de ces poètes
Qui n'ont jamais dormi sur de luxueuses couettes
Je pleure seul ceux qui ont manifesté le désir d'écrire
Pour éduquer tant soit peu l'humanité avant de mourir
Je pleure seul la traîtrise d'un avenir bien plein
Qu'un matin un destin malin a éteint


Certes, je crois à la promesse du fils de Dieu
Mais il  m'est impossible de sécher mes yeux
Tant une mère est amère et le père a peur
La disparition ayant installé une inestimable douleur
Je pleurerai jusqu'au quai de l'espérance suprême :
Le Christ, métro qui conduit au paradis ceux qui l'aiment
Paradis où festoient nuit et jour nos disparus rachetés
Rachetés pour magnifier du Très Haut l'extrême bonté.

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